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Narcolepsie


Description

La narcolepsie est une maladie rare (environ 0,05 % de la population), qui débute le plus souvent chez les sujets jeunes (autour de l’adolescence). Elle se traduit par une somnolence diurne, habituellement associée à d’autres manifestations.


Les symptômes

La somnolence diurne est un besoin excessif de dormir en cours de journée. Elle est particulièrement intense à certains moments, entraînant un endormissement quasiment incontrôlable en pleine activité. Elle peut avoir un retentissement social important, tant sur le plan familial que professionnel ou scolaire. Elle peut être source d’accidents du travail ou de la circulation. Pour cette raison, la législation soumet l’obtention ou le maintien du permis de conduire à la mise en œuvre d’un traitement efficace (arrêté de décembre 2005).
Les siestes améliorent transitoirement la somnolence. Les patients et leur entourage ne réalisent pas toujours que la somnolence peut être le signe révélateur d’une maladie nécessitant un traitement spécifique; ceci explique le délai souvent long avant la première consultation.
Les attaques de cataplexie sont des relâchements musculaires brusques survenant en plein éveil. Elles peuvent être localisées (mâchoires, membres supérieurs) ou généralisées, entraînant alors une chute. Elles sont souvent déclenchées par une émotion ou un fou rire.
Les paralysies du sommeil sont des épisodes survenant au moment du réveil ou de l’endormissement au cours desquels les sujets sont incapables de bouger alors qu’ils sont mentalement réveillés. Ces manifestations ne sont pas dangereuses.
Les hallucinations hypnagogiques ou hypnopompiques surviennent également au moment de l’endormissement ou du réveil. Ce sont des perceptions visuelles, auditives, voire tactiles ne correspondant pas à la réalité. Les perturbations du sommeil nocturne (éveil en cours de nuit, cauchemars …) sont fréquentes chez les sujets narcoleptiques.


Le diagnostic

L’interrogatoire bien orienté, éventuellement complété par un agenda de sommeil rempli par le patient pendant quelques semaines, permet en général de suspecter fortement le diagnostic.
Les enregistrements de sommeil de nuit et surtout de jour permettent de confirmer le diagnostic. Le « test itératif de latence d’endormissement » (TILE), qui a lieu de jour, et qui consiste à pratiquer un enregistrement de sommeil de 20 minutes toutes les 2 heures à 4 ou 5 reprises dans une même journée, met en évidence la tendance à s’endormir très rapidement et la survenue précoce d’un type particulier de sommeil, le « sommeil paradoxal ». cela permet en fait de mesurer le temps anormalement rapide d’endormissement à des stades profond du sommeil du cerveau pendant la journée.
Le diagnostique a lieu le plus souvent en milieu hospitalier dans des centres spécialisés de sommeil avec des tests de jour et des examens nocturnes du sommeil (polygraphe et polysomnographie) qui peuvent avoir lieu sous camera infra-rouge.
En cas de suspicion il est important de consulter et d’en parler à votre médecin traitant.


Les mécanismes

Le sommeil normal est constitué de deux états différents qui alternent au cours de la nuit : le « sommeil lent » pendant lequel le cerveau semble réellement « au repos » et le « sommeil paradoxal » (stade le plus profond du sommeil qui correspond à la phase de reve) pendant lequel il existe une activité cérébrale intense, correspondant vraisemblablement aux rêves. Le sommeil paradoxal s’accompagne par ailleurs d’un relâchement musculaire total et de mouvements rapides des yeux.
Les différents symptômes de la maladie peuvent s’expliquer par un fonctionnement anormal des mécanismes cérébraux de régulation des états de veille et de sommeil. en effet, plutôt que de s’enfoncer progressivement dans des stades de plus en plus profond du sommeil on constate une chute anormalement rapide dans les stades profonds du sommeil.
La somnolence diurne est en effet une survenue anormale du sommeil au cours de la veille (exemple endormissement en cours d’une activité ) alors que les éveils nocturnes sont une survenue anormale de la veille au cours du sommeil (fractionnement du sommeil en pointillé avec peux de stades profonds).
Les autres symptômes correspondent à la survenue au cours de la veille de manifestations normalement propres au sommeil paradoxal. Les attaques de cataplexie (chute immédiate et incontrôlable dans un stade de sommeil profond) et les paralysies du sommeil correspondent au relâchement musculaire du sommeil paradoxal qui survient en pleine veille.
Les hallucinations hypnagogiques ressemblent à des rêves qui surviennent alors que le sujet ne dort pas. La survenue du sommeil paradoxal très peu de temps après l’endormissement est également anormale.
La compréhension de la maladie a fait des progrès très rapides au cours des dernières années; une maladie du chien qui ressemble étrangement à la narcolepsie humaine se transmet par un gène impliqué dans la synthèse de l’orexine (ou hypocrétine) (un neurotransmetteur récemment découvert, synthétisé par un petit nombre de cellules localisées dans une région très précise du cerveau). Chez l’homme, les cellules responsables de la synthèse de l’orexine sont également lésées, sans doute par un mécanisme plus complexe, en partie génétique, en partie auto-immunitaire.
Le risque d’avoir une narcolepsie est plus important chez les enfants de narcoleptiques que dans la population générale, mais il reste faible. La narcolepsie n’augmente pas le risque de développer d’autres maladies et ne diminue pas l’espérance de vie.


Le traitement

Le premier traitement consiste à bien gérer son sommeil en adoptant des horaires de sommeil réguliers et suffisants. Une ou plusieurs siestes dans la journée permettent en général de retrouver une vigilance satisfaisante pour une durée plus ou moins longue. Des médicaments corrigent les symptômes de la maladie. Ils sont différents pour la somnolence et pour la cataplexie. La stratégie thérapeutique est adaptée à chaque patient, ce qui nécessite des ajustements successifs. Les médicaments actuellement utilisés dans la narcolepsie ont très peu d’effets secondaires. Leur efficacité se maintient au cours du temps et ils n’entraînent pas de dépendance. Aucun de ces traitements n’apporte une guérison de la maladie. Ils permettent uniquement d’en contrôler les symptômes ; ceux-ci réapparaissent à l’arrêt du traitement. La narcolepsie peut faire l’objet d’une déclaration d’affection de longue durée « hors liste ».

Information validée par le conseil scientifique de l’INSV avec l’aide du Pr Jean Krieger.

Attention ! Les informations présentes sur ce site ne remplacent en aucun cas le diagnostic d’un professionnel de santé. N’hésitez pas à consulter un médecin spécialiste du sommeil et à en parler à votre médecin traitant.