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Apnée du sommeil

Reconnu depuis quelques années, le SAS est une pathologie assez récente. En effet, découverte par le professeur Guilleminault, elle est décrite comme pathologie indépendante en 1976. C’est la première fois qu’on parle de Syndrome d’Apnées du Sommeil (SAS).
Le professeur Guilleminault est français et est responsable aujourd’hui du service de recherche sur le sommeil à la prestigieuse Université de Stanford (Etats Unis). Il continue à explorer le sommeil et à en découvrir de nouveaux aspects.

Définition par le Dr Thierry Seailles :

Symptômes et conséquence :

Traitement et prise en charge :

Que sont les apnées du sommeil ?

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) se caractérise par la survenue, pendant le sommeil, d’épisodes anormalement fréquents (au-delà de 15 par heure) d’interruption de la ventilation (apnées) ou de réductions significatives de la ventilation (hypopnées), entrainant une hypoxémie (chute de l’oxygène dans le sang) et des micro-éveils associés (réveil inconscient du patient pendant le sommeil).
Il en résulte une déstructuration du sommeil et une dénaturation de ses effets bénéfiques.
En effet, chaque évènement du SAS, apnée ou hypopnée, va entrainer une phase de veille pouvant aller jusqu’à la disparition totale des phases profondes et récupératrices du sommeil. Le sommeil perd alors ses qualités physiologiques par sa déstructuration.

Il existe deux types de syndrome d’apnées du sommeil : Obstructif (SAOS) et central (SACS) :

Le SAOS (est le plus fréquent).
Le SAOS ou syndrome d’apnées obstructives du sommeil consiste à un affaissement des tissus mous du voile du palais et de langue lors de phases plus ou moins profondes du sommeil. L’affaissement de ces tissus mous est appelé collapsus du pharynx.
Dans ce cas particulier le patient continue à avoir des mouvements respiratoires mais la circulation de l’air (Inspiration et expiration) est bloquée par cet affaissement des tissus mous. L’air ne passe plus. Dès lors, la perméabilité des voies respiratoires n’est plus assurée. Vous avez beau essayez de respirer vous “étouffez”, l’air ne pénètre pas vos poumons.

APNEE-Sommeil

Le SACS.
Le SACS ou Syndrome d’Apnée Centrale du Sommeil se diffère du SAOS par le fait que les voies respiratoires sont ouvertes. On n’observe pas de collapsus (fermeture) du pharynx ni d’affaissement ou de rétrécissement des voies aériennes supérieures (VAS).
Par contre un défaut de la commande respiratoire entraine un arrêt des mouvements respiratoires. Le patient arrête de respirer.
Le traitement de référence sera le double niveau de pression ou la ventilation. L’appareil, même si de ressemblance très proche de la PPC, est très différent par son principe de fonctionnement. Ce sont des appareils plus évolués et plus complexes qui nécessitent des réglages précis qui peuvent être fait en milieu hospitalier durant 2 à 3 nuits.

Structure et organisation du sommeil

Le sommeil possède une structure bien particulière avec des phases de sommeil de plus en plus profond :
Plus on s’enfonce dans notre sommeil plus le relâchement du corps est important. L’activité de notre cerveau varie aussi.
Dans une nuit de sommeil nous réalisons 4 à 5 cycles de sommeil avec une architecture qui se répète quasi identique. Chaque cycle dure approximativement 1h30.
Chaque cycle est constitué de différentes phases de la plus légères à la plus profondes 1,2,3,4 et REM (cf. graphe ci-dessous ; la phase V correspondant aux veilles qui es la plus proche du réveille total et complet du patient).
Et, nous réalisons, dans une nuit de sommeil, de 4 à 5 cycles en général. Chacun de ces cycles étant composé de différentes phases (1,2,3,4 et REM)
Les phases 1 et 2 sont les phases de sommeil lent léger. Les phases 3 et 4 sont des phases lent profond.
La phase REM, la plus profonde, correspond à la phase de rêves que l’on appelle phase paradoxale. Chaque phase de REM se termine par un stade de veille (le patient n’en a pas forcement conscience). Pendant cette phase REM l’activité du cerveau est très intense et se traduit à travers les paupières par une grande mobilité de l’oeil. On parle de sommeil rapide.
REM = Rapid Eye Mouvement (mouvement rapide des yeux)
Plus on avance dans la nuit plus la phase la plus profonde REM (ou paradoxal) est importante
Un Cycle de sommeil respecte en grande partie cette structure 1, 2, 3, 4 et REM.
Le point essentiel étant que chaque phase (1 à REM) ne peut démarrer que si la phase précédente a été réalisée avec succès. C’est à dire que le cycle REM ne peut commencer que si la phase 4 s’est produit intégralement et le cycle 4 que si la phase 3 s’est accomplie totalement et ainsi de suite…
Donc si vous vous réveillez en cycle 3 et que vous vous rendormez quasi immédiatement vous redémarrer votre cycle du sommeil du début (en début de stade 1)
Il est important de comprendre que pour conserver toutes ses qualités le sommeil doit garder la structure la plus intacte possible et que toutes les phases doivent se réaliser sans interruption.

Conséquences du SAS (Syndrome d’Apnée du Sommeil

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) se caractérise par la survenue, pendant le sommeil, d’épisodes anormalement fréquents (au-delà de 15 par heure) d’interruption de la ventilation (apnées) ou de réductions significatives de la ventilation (hypopnées), entrainant une hypoxémie (chute de l’oxygène dans le sang) et des micro-éveils associés (réveil inconscient du patient pendant le sommeil).
Il en résulte une déstructuration du sommeil et une dénaturation de ses effets bénéfiques.
En effet, chaque évènement du SAS, apnée ou hypopnée, va entrainer une phase de veille pouvant aller jusqu’à la disparition totale des phases profondes (3 et 4) et paradoxales (REM) du sommeil. Sachant que, comme vu dans le paragraphe ci-dessus, l’apparition de chaque phase de sommeil (1,2,3,4 et REM) est dépendante de la bonne réalisation de la précédente, la structure du sommeil va alors être perturbée).
Ainsi si vos micro-éveils, successifs à des apnées, interviennent en phase 1 ou 2, il n’y aura donc plus de phase de sommeil 3, 4 et REM ou que très peu. La structure du sommeil est alors dénaturée (cf. graphe ci-dessous) et le sommeil ne parvient plus à remplir son rôle récupérateur et régénérateur.

Le sommeil perd alors ses qualités physiologiques. (ci-dessous exemple d’un graphique d’un sommeil déstructuré)

On voit la disparition des phases profond et REM du sommeil. Vous pourrez augmenter le nombre d’heure de sommeil mais vous ne parviendrez pas à retrouver un sommeil réparateur.

Qui est concerné par les apnées du sommeil

5 à 7% des Français seraient victimes d’Apnées de Sommeil, mais seulement 15% d’entre eux seraient diagnostiqués.
La population masculine semble la plus touchée et il semblerait que le surpoids, le tabac et l’alcool en soit des facteurs aggravant.

Il existe de plus une forte corrélation entre ronflement et SAS.
Ces 2 troubles ont la même origine : le ronflement provient d’un rétrécissement des voies aériennes avec vibration des tissus souples (luette, voile du palais) et perturbations du passage de l’air au niveau des Voies aériennes supérieures (voies oro-pharyngées ou VAS).
Mécanisme qui est exactement le même pour le SAOS et qui est décrit dans le paragraphe précédent. Pour simplifier, on peut considérer qu’une apnée obstructive est un ronflement qui s’est aggravé avec un relâchement plus important allant jusqu’à la fermeture totale.
Il n’est donc pas surprenant de se rendre compte que la plupart des patients SAOS sont ronfleurs. Attention ce qui ne veut pas dire que tous les RONFLEURS sont SAOS.
Si votre ronflement est accompagné de plus de 2 des symptômes suivants : une fatigue au réveil, une somnolence diurne, des problèmes cardio-vasculaires, des céphalées matinales (migraines au réveil), une sensation de sommeil non réparateur, une somnolence diurne, une hypertension artérielle, une chute de votre libido, des problèmes de mémoires ou des pauses respiratoires pendant votre sommeil perçu par l’entourage.

IL EST IMPORTANT D’EN PARLER A VOTRE MEDECIN ET DE CONSULTER SI LES SYMPTOMES PERSISTENT.

Afin de Lutter efficacement contre la maladie et d’en éviter ou d’en réduire les conséquences, le dépistage le plus tôt possible. Il Consiste à un enregistrement du sommeil qui peut être réaliser à l’hôpital ou à votre domicile (enregistrement ambulatoire).

Quelles sont les conséquences des apnées du sommeil

Court terme, la perturbation du sommeil engendre des Risques de somnolence Durant la journée, les personnes s’endormant de Manière Inattendue et durant des phases d’activité calme (regarder la télé, diner, à l’arrêt au feux rouge, assis sur une chaise en attendant, en réunion …), un risque accru d’accidents domestiques ou professionnels, ainsi que des accidents de la route.
A long terme, le cœur Travaille davantage durant le sommeil et surtout pendant les pauses et diminutions respiratoires visant à compenser la baisse d’oxygénation du cerveau, entrainant une fatigue cardiaque et une cause majeure d’hypertension artérielle, et d’augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus.

Les signes des apnées du sommeil

Souvent, le conjoint est alerté et témoin des deux manifestations les plus de fréquentes : les ronflements et les arrêts respiratoires durant le sommeil. D’autres signes peuvent aussi jouer le rôle d’alerte : s’endormir dans la journée (somnolence diurne), se sentir continuellement fatigué, être déprimé ou irritable … Ce sont aussi les signes d’une époque où tout va trop vite !
La liste des symptômes est assez longue. Outre le retentissement sur la santé générale ils ont aussi et surtout un impact direct sur la qualité de vie et se font ressentir tous les jours. Ils ont aussi tendance à s’aggraver dans le temps.

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On observe aussi une augmentation du risque d’AVC et d’infarctus du Myocarde, des symptômes de types dépressifs, une résistance à l’insuline et donc une aggravation du diabète de type II, un dysfonctionnement de l’activité sexuelle …
Le retentissement des pathologies du sommeil peut être sérieux sur l’état de santé général et doit être traité.
C’est pour cela que si vous présentez plusieurs symptômes il est important de consulter un médecin.

Existe-t-il un traitement des apnées du sommeil ?

La Pression Positive Continue (PPC) est le traitement de référence de l’apnée du sommeil. Les débuts de la PPC ont débuté dans les années 80 dans une université Australienne proche de Sidney. Le DR Collin Sullivan travaille alors sur sa thèse en vue de son diplôme de médecine dont le sujet repose sur le traitement des apnées du sommeil et plus précisément sur le SAOS. Durant sa thèse, en observant un plombier déboucher des tuyaux via un aspirateur de turbine inversé, il lui vient alors l’idée d’en faire de même avec les voies aériennes supérieures des patients SAOS. Il fait le test sur des patients durant leurs sommeil… La PPC prend alors naissance ainsi que l’entreprise ResMed.
Au départ réservé à de quelques rares patients, le développement des premières PPC se fait conjointement à un intérêt grandissant du sommeil et de son exploration par les institutions médicales. On comprend alors de plus en plus que le sommeil, jusque-là sous-estimé, est une période d’activité particulière, réglée et indispensable à l’équilibre physiologique général. Le sommeil commence alors à être exploré et on découvre sa relation avec la santé et comme facteur indépendant de plusieurs constantes comme la cardiologie. C’est à dire qu’on découvre que hors de toute autre pathologie, la détérioration du sommeil a un impact délétère sur la fonction cardiaque et artérielle.
Le sommeil est reconnu comme indispensable pour conserver l’intégrité de la santé.
Le sommeil et la conservation de son architecture de base devient alors un enjeu de santé publique. Sa prise en charge est alors reconnue comme moyen de traitement et pris en charge dans le remboursement comme toute autre pathologie. Des médecins se spécialisent alors dans le sommeil et des centres de sommeil et de son exploration se multiplie dans le monde entier.
Aujourd’hui On estime à 800 000 à 1 million de personnes pris en charge pour des pathologies du sommeil en France.

Attention ! Les informations présentes sur ce site ne remplacent en aucun cas le diagnostic d’un professionnel de santé. N’hésitez pas à consulter un médecin spécialiste du sommeil et à en parler à votre médecin traitant.